99 francs, ca fait combien en dragibus ?
Aujourd'hui j'ai lu un livre.
Si, si, je suis sortie même après avoir attendu quinze (j'exagère) plombes les EDFmen qui ne se sont pas pointés.
Même que je suis allée prendre l'air, que j'ai respiré la pollution, que j'ai regardé paris et la tour eiffel, que j'ai écouté les deux albums des wriggles sur mon beau MP3 que j'aime que sans lui je ne suis rien qu'une pauvre fille habillée en version bariolée sans même des écouteurs branchés sur les Noreilles.
Et oui, pleine d'énergie que j'étais et pour combattre ma flemmingite aiguë, je suis SORTIE.
[applaudissements dans la salle]
Je suis sortie avec un livre.
99F, aujourd'hui renommé 14.99 €. Frédéric Beigbeder mesdames et messieurs.
Ne me regardez pas avec cet air contrit, il traînait sur la pile de la bibliothèque de la chambre des parents, et j'en ai trop entendu parler [du livre et de son auteur], j'ai trop entendu toutes les opinions possibles sur ce bouquin que je me suis dit "ma brave fille, fais toi ta propre opinion"
Car oui, me faire ma propre opinion, j'aime bien.
Ainsi, pleine de bonnes intentions, dans un parc sur un banc public, j'ai lu.
Pouf. D'un coup. C'est dire si mes vacances sont top fun délires trop kewl lol kikoo mdr.
Bon, l'opinion est faite. C'est un point positif. Un des seuls d'ailleurs.
Parce que pour tout vous dire, ca ne m'a pas plu. Version : du tout.
Le mec qui est riche qui bosse comme un fou en vivant sur de la cocaïne, c'est lisible voire mieux quand c'est du Bret Easton Ellis.
Mais écrit par un mec qui ne semble pas avoir de talent pour l'écriture [pourtant, je n'avais pas détesté Windows On The World ], qui tente de nous choquer avec des phrases toutes faites, version : "je suis un connard, je me déteste, mais je suis fier d'être un connard", ça c'est trop me demander.
«Tout s'achète: l'amour, l'art, la planète Terre, vous, moi. J'écris ce livre pour me faire virer»
C'est le début du livre. En soi, je ne dis pas non.
Le problème, c'est que Beigbeder tente de justifier ces propos pendant les 270 pages suivantes , à coup de grands slogans et de phrases toutes faites.
Une métaphore filée pendant les 5 premiers chapitres comparant la société surmédiatisée au troisième Reich, prenant appui sur tous les slogans biens connus de Goebbels... A donner la nausée.
Un mec qui croit que la vulgarité va choquer et lui permettre de vendre son bouquin dont on nous a tellement rebattu les Noreilles, qui décrit un monde que d'autres ont décrit avant lui [et tellement mieux !], un mec qui critique la société de consommation et de la médiatisation, alors que ce roman a eu droit à un tel battage médiatique...
Ce livre est un pamphlet contre les compagnies de pub qui nous escroquent en nous vendant des bouts de rêves, c'est ce qu'on nous explique en long en large en travers et en plusieurs couches s'il vous plaît madame.
Je me dis juste qu'énoncer des vérités, mélanger ça avec vulgarité en une histoire sans queue ni tête, ca ne fait pas un roman. Encore moins un bon.
14.99€. Heureusement que ce n'est pas moi qui les ai dépensés.
Vous vous rendez compte le nombre de dragibus que je me serait offert à la place ?!